La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 21 novembre 2009




Docu-fiction

Est-t-il Dimanche pour les pierres? Le sabbat du Mont d'Etemclin rassemblait les sorcières sous la lune. Le jugement des corbeaux existait bien avant toi, petit homme fâché, gesticulant sous la lune. De ton anticlinale lutte tu fait un bâtons de berger mais le crépit de ta bergerie se fendille. Une seule feuille de marronnier t'aveugle et tu crois que le monde a disparu. Te voilà soumis à la loi et tu t'enchaînes en couronne à des certitudes surannées. L'impossible étoile guide tes pas !
J'ai tourné des pots dans la glaise et mes mains ont gelé dans le seau de l'eau, mon dos criait douleur. Je n'étais que plaies et bosses. La route n'était pas facile, le chemin étroit. Un lièvre à gauche, une hase à droite, tantôt un renard, qu'il me soit au moins compté dans le grand livre de les avoir enseveli, dignement.
Je t'ai appris cela, petite, ma fille, qu'il fallait respecter le cadavre.
Perinde ac cadaver.
Ils riaient, les imbéciles, imbus de leur personne, comme si leur aggreg avait fait d'eux, des êtres à part. Pauvres nains, aveuglés de savoir et de pouvoir. Qu'en savaient -t-ils de la faim ouvrière à vouloir se cultiver, ces cul-terreux de l'Ecole.
Il faut avoir fait les poubelles pour manger, avoir crevé la dalle, les poches trouées, pour comprendre. Les Droits de l'Homme ? Vous plaisantez...Quels droits pour nous, le lupem prolétariat, les nettoyeurs de merde. Nous n'existions pas à leurs yeux et ils n'auraient pas compris d'aller déposer leur crotte dans des chiottes autres impeccablement curées, nettoyées, javellisées. Ils nous ont marqué au fer de l'indignité. Ils ont théorisé nos révoltes et fêté la victoire de la gauche au champagne avec les dirigeants. Ils ont oublié notre faim, simplement ça.Ils nous voulaient, pleutres, ignares, au fond de nos HLM. Ils chantaient Marx, Lenine, Mao. Ils ont trahi la classe ouvrière,jusqu'à la raboter, la repasser, la faire disparaître. La conscience s'est bientôt transformée en supermarché et la philo, en football. La messe est dite: ite missa est.
Shalom, nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés...
Inchallaah, sous les pierres de Matmata, les corps redeviennent blancs os et la mémoire brille dans l'oeil du berbère.
Ma judéité vaut bien votre haine et mon sang arabe ne regarde que moi. Il est bien temps d'aller pour vous, pointer au rassemblement, répondre à l'appel de vos chefs de file et faire chauffer la colle pour les prochaines campagnes électorales.
Nous n'avons plus besoin de réfléchir, le kit de la bien pensance, de la bravitude et de la connitude est en vente aux carrefours des idéologies.
Moi, je retourne à l'école, celle d'Epamin, des yeux écarquillés du matin, quand à peine remis de coups, je pleurais en allant à l'école en recevoir d'autres. Il paraît que cela faisait des hommes. C'est pas faux. Mais pas des larves. Ou l'on meurt, ça a bien failli, ou l'on s'occupe de vivre à fond. Mais alors, comme me dirait Hugo, mon petit fils, bonjour les dégâts.
J'ai perdu la moitié de mes dents et je devrais pourrir dans un asile de vieux, à mon âge. je ne devrais pas écrire, cet privilège appartient aux universitaires.Je dois vous l'avouer, ce ne sont pas eux qui m'ont appris à écrire, c'est la vie.
Je devrais aller prendre des cours d'histoire de l'art à la fac avec celle qui enseigne le land art sans en avoir jamais fait ou si peu !
Je ne devrais pas faire de photo, pas réaliser de film, pas enregistrer de livres pour enfants. Je ne devrais plus dessiner, illustrer écrire de la poésie. Tout ceci est bourgeois.
Vous les avez vu, les carrés des indigents dans les cimetières des grandes villes. C'est pareil qu'au dessus, vous savez, dans la salle d'attente ou crèvent de faim les trois quart de l'humanité. Le pays de l'oubli, de la mort blanche, des la casitude des crucifix, de l'oublitude des pierres tombales et de la fraternitude des buis. Y a rien que des ruines et c'est beau. J'y vais entretenir mes tombes, j'y vais réfléchir sur ma condition humaine. C'est pas gros un homme en cendres. Tu es poussière tu retourneras poussière.
En fait, j'ai une double vie: clodo et milliardaire.
Bon, c'est pas l 'tout, faut que je change ma BéhemmeVé, avec tout ça. Et dire que maman, elle a pas choisi la couleur des sièges . Ah les femmes, toutes bonnes à rien. Tandis que nous les hommes, enfin, ceux dignes de porter ce nom, n'est-ce-pas...Vous avez vu mon costard...Ma montre...L'heure...
Quelle heure....Bernard ?Ah! Oui, celle d'ouvrir les grilles de l'usine aux prolos. Vous avez vu comme ils sont sales à côté de moi ?
Au Sabat du Mont d'Etemclin, les sorcières tiennent le manche et l'évêque goupillonne pour sauver son troupeau d'incroyables incroyants. D'insanes pensées lui traversent l'esprit lorsque sa limousine traverse le bois de Boulogne. Mon Dieu, Mon Dieu...rien que cinq minutes, s'il vous plait. Mais le BonDieu est inflexible. A c'est dur, la-dessous...
Les iconoclastes sont de sortie, les livres de Messe brûlent, le coran est foulé aux pieds et la Tora se couvre de moisi.
Il n'y a guère que dehors pour respirer un peu d'air pur. Pas à Toulouse, grand Dieu, autour du tribunal, ça sent le frelaté...
Ils pleurent pour un rien, les frustrés.
Vous avez
vu mon beau costard...Mes pompes, même pas de vomis dessus et pourtant, ça gerbait dans les couloirs du tribunal. Mon secret ? Bernard, mon chauffeur, Suant Bernard, je l'appelle à cause du calva qu'il transporte sous son goitre et à cause de son odeur d'urine. Toujours la chiffonnette à la main, ce brave homme, un ancien d'Algérie. Il m'appelle " mon bon maître" ce con. Va falloir que j'en prenne un autre. Il m'énerve. C'est dûr d'être servi,de nos jours. Les larbins sont des fayots qu'il faut mépriser come le reste du monde. Encore plus, peut-être, pour leur apprendre. Non, mais...
Je m'égare, le mondes est beau.
Voyez ,l'automne, ses feuilles chamarrées, le coucher de soleil sur les liquidambars bordant l'étang de ma propriété de Pierrefonds, l'odeur des croissants qui entre par la baie vitré embuée de mon bureau de chez Charles Eams. Le halo le de ma lampe "Pipisterlla", un collector, cadeau de Berlio, posé sur la commode de ma chambre à coucher. Écoutez mes Armani "craqueter" les brindilles du sous bois, et Bernard faire chauffer mon Arley Davidson comme chaque Dimanche matin, afin que je paradasse au Marché de Courseulles...Non...Non, non, j'achète rien là-bas, pour qui me prenez vous?
Ah ! y bavent ces culs terreux. S'ils savaient que je n'ai qu'un certificat d'étude. J'ai hérité à 25 ans de la fortune de Père. Non, je ne l'ai jamais aimé ni compris, d'ailleurs.
Vous comprenez rien à mon histoire? Tant mieux, c'est fait exprès. Y'a juste deux ou trois trucs à picorer ici et là. Y' a juste à comprendre que la vie, elle est, là ou l'on se trouve et qu'après,quand la lumière est éteinte, c'est trop tard pour la ramener. Alors pourquoi, on accepterait de la fermer notre grande gueule. Vous les avez vu à la télé, dans l'hémicycle, nos élus de droite. Paraît qu'il y a plein d'agrégés et de professions libérales. En somme, on a juste à faire pareil. Ils seront contents, nos élus, ils se diront: notre message a bien été compris, il faut laisser le peuple s'exprimer et puis, si on fait des fautes, on fera comme au football, paf, une main jste où il faut, vu que l'arbitre c'est notre pote à tous et que jamais il ne sifflera la faute.
Ah ! si, c'est beau l'automne, avec ses couchers de soleil sur les liquidambars......Je l'ai déjà dit.....et les érables....Non,j'ai pas dit ?
C'est beau l'automne,avec ses couchers de soleil sur les érables...
Paraît que les blogs sont très surveillés. Franchement, je plains ceux qui lisent le mien. Ya rien dedans.
Moïse Clément





Tu te souviens, Marie
nous étions deux...



Bien sûr, comme ça, ça ne veut rien dire.C'est comme un homme à terre et qui saigne, qui se vide à blanc., ça ne veut rien dire, non plus. Le bonbonnières ronronnent et les dames patronnesses préparent le Noël de pauvres. Quand la lumière s'éteint il faut sortir du noir. les rosières s'arrondissent, engrossées de jurons et défilent au parvis des églises fermées. Il n'est plus temps de compter les enfants perdus, ni de fréquenter les jolies dames bien polies. Le vent arrache la gueule des sans abris, mais chuttttt, il ne faut pas écrire cela. Le correct suinte, la convention nivelle les pensées. Bientôt les labours en terres gelées, bientôt les petits fours dans les bouches peintes et le gel sur le visage des clochards. Nous accrochons des guirlandes pour oublier. Les sapins débarquent sur le port.

Qu'est-ce que ça veut dire pratiquer le land art quand ceux qui en font le moins en parlent le plus. Qu'est-ce que ça veut dire vivre sous les guirlandes quand il n'y a plus d'amour. Attendre, le beau programme, attendre la neige, les vacances, les tropiques.Oui, c'est vrai, j'oubliais que le monde était riche et beau.
Je me souviens de promenades l'été, dans les allées de ma cité, sous les réverbères ronds et la musique du Quarteto Cedron. Amené comme ça, ça veut rien dire, l'Amérique Latine, et puis le Quarteto Cedron, il ne passe même pas à la Star Ac. Voyez si c'est nul ! En tous cas, mes lumières d'été je les ai semées dans les champs de blé, de lin, sur le bord des routes, comme autant de mémoires amnésiques et j'ai rêvé terminer ici de vivre. Certaines nouvelles sont tellement désespérantes, parfois qu'il faudrait mieux arrêter les frais...


Lier les silences
entre eux
relier le savoir
des herbes folles
Ne pas les interner...


Comment leur dire
tout l'espace qui est en eux
tout restreint,
tout rabougris...

Le jeu des jeunes-vieux...
Calculer leur retraite
à vingt ans.

Rien à dire,
il est passé le temps
et il passera, encore...
Juste à le prendre
et s'en faire un ami...
à le vivre agréablement.


Roger Dautais

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.