à Jonathan, le goéland de la Côte de Nacre... |
Les guetteurs |
Fenêtre sur le Don |
Gémellité de rivière |
Et si c'était vrai... |
Je vous écris cette lettre... |
Trajectoires divergentes |
L'heure du destin |
Spirale positive |
Hommage pour un petit fleuve côtier |
memorandum |
L'envol |
Éphémère dérision |
Transfusion rouge |
J'accède à la plage par une courte marche qui me permet de découvrir la mer. Elle est basse. Le soleil éclaire le sable et lorsque j'arrive au pied des falaise où j'ai décidé de travailler, l'ombre portée est déjà de deux mètres. A cette époque de l'année, le soleil descend plus vite et quitte le haut de plage avant 17 heures. Marcher le long de ces falaises demande quelques précautions. Elles ont tué un couple de scientifiques venus étudier les fossiles nombreux sur ce site. On a trouvé leurs corps ensevelis sous des tonnes de pierre provenant d'un très gros éboulement.
J'ai toujours une pensée pour ces personnes lorsque je suis ici.
J'ai pris la direction du nord Ouest, voulant gagner la zone des grottes et pourtant, je suis attiré par une très grosse pierre, qui sort du sol et pourrait me servir de base à une prochaine élévation. Je pose mon sac, et me dis, qu'après tout, les grottes marines attendront.
J'ai toujours une pensée pour ces personnes lorsque je suis ici.
J'ai pris la direction du nord Ouest, voulant gagner la zone des grottes et pourtant, je suis attiré par une très grosse pierre, qui sort du sol et pourrait me servir de base à une prochaine élévation. Je pose mon sac, et me dis, qu'après tout, les grottes marines attendront.
Je m’apprête à choisir les pierres nécessaires au travail lorsque je tombe su un cadavre de goéland. Il est posé au pied de la falaise. Magnétique présence. Depuis ma plus tendre enfance, je crois avoir enterré tous les oiseaux morts qui se trouvaient sur mon chemin et appris ce geste à mes frères, puis à mes enfants. Je ne sais pas s'ils continuent, mais, personnellement, je le fais, dans la mesure du possible. Je vais donc monter un cairn en sa mémoire, puis je ferai les gestes qu'il faut pour lui. Une fois le cairn terminé, il fait naître une belle ombre portée sur la plage. Elle désigne, une direction et un endroit qui sera celui de la dernière demeure pour cet oiseau. Je creuse un trou assez profond, pose le goéland, bec vers la mer, dans le trou, et je le recouvre de sable, puis d'une épaisse couche de goémon séché, et d'une grosse pierre blanche.
J'aurai aimé savoir quel avait été son dernier regard avant de quitter le ciel et se retrouver là, comme un oiseau sans ailes. J'ai en tête, la chanson de Charlelie Couture pour l’accompagner au plus loin... Moment de tristesse.
Je quitte le lieu et un peu plus loin, trace une petite spirale dans les sables, avec une flèche qui montre la mer. Elle symbolisera l'envol de Jonathan le Goéland de la Côte de Nacre, en quête d’absolu vers un autre monde, de l'ombre à la lumière.
J'aurai aimé savoir quel avait été son dernier regard avant de quitter le ciel et se retrouver là, comme un oiseau sans ailes. J'ai en tête, la chanson de Charlelie Couture pour l’accompagner au plus loin... Moment de tristesse.
Je quitte le lieu et un peu plus loin, trace une petite spirale dans les sables, avec une flèche qui montre la mer. Elle symbolisera l'envol de Jonathan le Goéland de la Côte de Nacre, en quête d’absolu vers un autre monde, de l'ombre à la lumière.
Le reste de la journée se passera en petits travaux et en marche inondée de souvenirs de toute sorte. Cette incroyable fuite du temps "Oh, temps, prends ton envol" me donne de beaux vertiges lorsque je lève les yeux vers ce ciel, désespérément vide.
Demain, je serai dans les marais, jouant avec la lumière qui circule entre les arbres, les passages "piégeux" de la rivière et mon réel plaisir de retrouver de sensations que j'avais un peu perdues, au cœur d'un nature, presque sauvage, sans autre bruit que ceux qu'elle génère. Je ferai une halte lecture, au bord du Don qui coule encore tranquillement avant les pluies d'automne, pour me plonger quelques instants dans un livre de Jean Rivet : Répétition . Que j'aime ces instants.
Roger Dautais
Gardiens de pierre
dans le regard
l'eau de vie
Gardiens d'horizon
de battements d'ailes
et de rêves
Gardiens des ombres brumeuses
et du silence
Yanis Petros
(Inédit 2012 )
Loin.
Depuis la naissance.
Toujours. Ce rêve.
Sans contour.
Au bord d'un temps autre.
Qui regarde.
Le temps voit. Un jour.
Deux jours. Pendant.
Le rêve compte.
Pour nous.
Est fini. Le monde.Est
le plan. Fini.Toi.
Et moi. Deux bouches
fissurent nous-le-monde.
L'eau Boit. L'eau vient.
La maison revient. Très fluide.
.../
Jean Daive
Onde générale Flammarion 2011
Gardiens de pierre
dans le regard
l'eau de vie
Gardiens d'horizon
de battements d'ailes
et de rêves
Gardiens des ombres brumeuses
et du silence
Yanis Petros
(Inédit 2012 )
Loin.
Depuis la naissance.
Toujours. Ce rêve.
Sans contour.
Au bord d'un temps autre.
Qui regarde.
Le temps voit. Un jour.
Deux jours. Pendant.
Le rêve compte.
Pour nous.
Est fini. Le monde.Est
le plan. Fini.Toi.
Et moi. Deux bouches
fissurent nous-le-monde.
L'eau Boit. L'eau vient.
La maison revient. Très fluide.
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Jean Daive
Onde générale Flammarion 2011