La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mardi 16 décembre 2014

Les cardinales des sept Îles : pour Marie-Claude
Identité  :  pour Sylvie (Epamin')
Identité ( Évolution n° 2° )  :  pour  Partick Lucas

Le rescapé :  pour  Rick Forrestal
L'adieu aux siens :  pour  Guy Allix
Composition celtaoïste : pour Paul Quéré
Rêve de grives :  pour Fifi
Azimuts : pour Marilyse Leroux 
Les  ombres   : pour  Annaïg et Gwenola Gwernig
Breizh :  pour Alain Jégou
Les  libertaires : pour Isabelle Jacoby
Mandala de Brec'h  : Pour Joëlle Mandart
L'échappée rouge  : pour Gine
Les cupules : Pour Lune
Le chemin vert  : Pour Christian Cottard
Spirale
 A Kerpenhir, la mer cache sa violence, mais je connais ces rapports déchaînés avec la terre. Il faut  l'aimer  ou la fuir. Chacun défend son territoire. Le cri d'un cormoran poussé contre les hommes, indifférents  à sa vie, me remet en  place. Face  à l'océan, la pensée se dilate,  libère l'imaginaire mais l'auto-censure  n'est jamais  loin. Pas de concessions  à faire ici. Les  ondes en retour bombardent mon cerveau comme  des radiations de chimio.
Vacillement du corps pris entre l'absolue nécessité de  mourir et l'obligation de se sentir vivant. Pour aussi de trahir  l'idée première par des  postures  ordinaires. Je rêve de mandalas s'épanouissant comme la fleur de  lotus au premier matin de son existence.Je cherche la clé du songe.
Il faut s'allonger sur le sable, attendre la marée  montante. La flottaison sera la réponse sensible et visible.
L'arrivée de  l'eau galvanise  mon  idée. Le froid  me découpe n lambeaux comme  l'oubli des miens. Je n'ai aucun droit  à revendiquer sur cette plage, aucune plainte  à  porter en ce moment délicat. J'ai simplement quelques  instants délicats à partager  avec elle, la mer. 
Plus tard,j'irai aux Sept Îles, donner naissance au mandala d'hiver,  plus tard, retrouver les rives du Loc'h pour des installations délicates.
Maintenant, je touche  ici,  à  l'irréversible conclusion, celle qui accompagnera  mon idée de création : la mort annoncée de cette spirale éphémère à qui je vais donner la vie.

To  the sea
De la mécanique des  plages, j'ai retenu sa sauvagerie totale,  précédent  l'accalmie. Le cisaillement répété des lames de fond qui accouchent des vagues mordeuses, destructrices du trait de côté, est clandestin, sans  pitié. En cette fin Décembre, la plage est vide. Elle garde en mémoire, des corps allongés, parallèles, sous les parasols rayés, souvenirs ensablés d'amours adolescentes. Décoiffés  par les vents dominants, les dunes chauves attendent la repousse des  oyats.Elles se sentent abandonnées, trop vieilles,trop vides, trop frigides.
J'entame le sable de mon  pied gauche et commence  à tracer une spirale. Durée du voyage 1 heure et 15 minutes.Circonférence  plus importante que d'habitude : 54 mètres. Sable granuleux, contenant quelques  pierres ralentissent mon  tracer en déportant mon  pied gauche de l'axe de  progression. Vent frais. Mal aux jambes. Soleil absent. Le gris domine. La mer approche, sûre d'elle, vorace. Elle attaque la spirale terminée dix  minutes  après la fin de  mon travail. Elle la déguste comme  un gros gâteau. To the sea ,  mon dernier cadeau de  l'année  pour elle. Dans quatre  jours, j'aurai 72 ans.

Mare Nostrum
 Ils ont quitté leur terre d'Afrique dans l'espoir d'une vie meilleures. En 20 ans d'exil 20 000 morts. Beaucoup par noyade. Mare Nostrum, cette Méditerranée commune  à tout de civilisations est devenue  une fosse commune.  Dans les falaises de Ty Bihan, je fais  une place  dans ma création  pour réaliser  à  leur mémoire, une scène comprenant 25 personnages, hommes femmes  ou enfants , rassemblés symboliquement sur cette roche. Ils auraient  pu s'appeler Lima, Ahmad, Senhareed, Majd, Ghaith, Jibari, Jahi, Jafara, Geb, Gyasi, Ayana, Amare, Dawit, Gabra, Numa, Aatifa, Zula, Azzeza, Iggi, Nasih, Boussena, Faouzi, Nahla, Youta, Anissa..

Roger Dautais


On ne s'habitue pas
à se dissoudre
dans la nuit qui monte

pour tenir
 on se retire  plus  loin
on essaie de ruser

pour unir ce qui  nous déchire
sans comprendre.

Marie-Josée Christien

mariejoseechristien.monsite-orange.fr/


***


Le temps  pour toi
me semble recourbé

Forme échouée,  un  peu
le  poisson  mort rendu par le filet.

 sa gueule bée sur  un son
étouffé.

Michel Dugué 
" Tous les fils dénoués "
 Editions Folle Avoine 2014

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.