La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mercredi 28 décembre 2016

Guetteur de marée  :Pour Erin
Breizh , la  légende vivante  :  pour Vincent Dautais
Les rescapés de Lampedusa : pour Guy Allix
Le grand cairn de St Phil  :  à Youenn Gwernig
Dix raisons d'espérer : pour Isa
Mnésis :  pour François Esperet
Traces mémorielles : pour Mémoire de Silence
Exister  ici : pour Christian Cottard
Lampedusa ,Terre  promise : Marty
Le  guetteur de la passe  :Pour Ceciely
Pierre sur  pierre : pour Pastelle
Cairn en ria : pour Fifi
Hommage  à Baboon
Le jardin de Sainte-Anne d'Auray  :  pour Fanny et Tony
Au creux du silence  :  pour Thérèse.
L'abri côtier :   pour Marie
L'étoile du Loc'h : pour Marie-Josée-Christien
Derrière de  passage : Pour Serge Mathurin Thébault
Le  premier signe de St Phil. :  Pour Mokhtar El Amraoui
Le second signe de St.Phil :Pour Guillaume

Prolonger  l'histoire : Maïté Alienor
à Marie-Claude,

aux 310 700 lecteurs qui  ont emprunté
Le Chemin des Grands Jardins
depuis sa création.

Aucun signe  ne m'avait  indiqué  une Route 73 aussi  mouvementée. Je pratiquais le land art en Bretagne, dans  un bon  rythme,  lorsque, début Mai, je devais connaître  une hospitalisation aussi brutale qu'urgente. Le diagnostic annonçait  une maladie qui me  privait, entre autre, du land art,  pour  plusieurs  mois. Mauvaise nouvelle. S'ouvrait aussi,  une longue  période de soins compliqués.
Dès le premier septembre, contre l'avis des médecins, me croyant tiré d'affaire et assez solide, je reprenais la route, avec  une vraie  jubilation. Je lâchais les chevaux !
Durant trois jours, que  j’imaginais prolonger  à l'infini, je parcourais mon territoire.  Le golfe du Morbihan, la  pointe de Kerpenhir, Locmariaquer,,  l'Île de Stuhan, les Sept Îles, le Men Du,   Ty Bihan, Carnac, La baie Saint Jean, Le Pont de Brec'h, Le Loc'h, Le Champ des Martyrs, sans compter dolmens et menhirs, sur ma route. Avouez qu'il  y avait de quoi réjouir  un convalescent.
Et  puis,  en fin d'après-midi du  troisième jour,  lors d'une escalade des falaises de Ty  Bihan, c'était  l'accident.Le diagnostic était sans appel : le tendon d'achille touché, au ras de la rupture. Immobilisation,  plusieurs semaines, traitement,  kiné, retour  à la marche très compliqué et cannes Anglaises. J'en suis toujours  là, même si ça c'est beaucoup amélioré. Merci aux kinés et médecin qui  m'ont tiré de  là.. A ce  jour, je ne  peux toujours pas chausser de chaussure de marche tiré de  là.
En 8  mois,  j'ai eu le temps de  lire et relire tous vos messages d'amitié qui me sont parvenus, par mail, au téléphone aussi,  m'aidant ainsi  à traverser ces épreuves. Sans  vous, sans  l'aide de ma femme, de mes enfants,  j'aurai  probablement arrêté.Vous  m’avez redonné la force d'y croire.
La route 74 s'est ouverte  le 20 Décembre 2016, avec  l'espoir,  pour  moi, de reprendre le land art, bientôt.
Durant ces  jours de disette,  j'accomplissais, néanmoins,  mon destin. Lors de mes  premiers  pas solitaires dans le chemin creux qui longe  notre maison,, je déposais de  petits talismans de ma fabrication, dans les bras d'un chêne centenaire  pour qu'il  transforme, ces cadeaux en journées  lumineuses  pour l'avenir. Ce fut  l'endroit de  lectures de  poèmes offerts  à la nature que m'attendais.
Loin de la mer, les vagues  ont frappé dur en mon absence, sur les rochers de Kerpenhir. Je sentais  la cadence de  leurs vibrations, sous mes  pieds et m'appeler  vers elles  pour danser  un An dro sans fin.
Etais-je  devenu un tas de  pierres par tan d'immobilité ? Je crois que  oui,respirant avec elles, rejoignant ainsi,  la vie que se lovait dans ces petits instants de solitude et dans le  long  temps des  jours égrènes.
Pendant cette parenthèse folle de trois  jours, jamais  je n'ai cherché à faire  original,  à épater, mais  à vivre complètement l'épaisseur et la profondeur de ce qui me branchait le  plus simplement avec la nature. Combien  de fois  me suis-je répété ce vers d'un des  poèmes du grand Youenn Gwernig  : " Car il faut que chacun compose le  poème de sa vie " et  c'est ce que  j'ai fait.
J'ai confié  ma vie au  mouvement de  l'existence  humaine.Les jours  longs, étincelants de  lumière ont  pris toute la  place,  puis le blanc du jour  a reculé devant la dictature du Miz Du.
Jours de  mélancolie. Photo  :  l'Île de Méaban,  perdue en Mor Braz, dans une  brume épaisse.
Pour  moi,  le cap est passé, je relève la tête. Je remonte vers la  lumière.J'ai pris conscience de mon  âge et de cette fragilité avec  laquelle je devrai composer  maintenant, jusqu'à la conclusion.
 C'est  pour cette raison que  je vous  offre en cadeau de fin d'année,  l'ensemble de  mon travail réalisé  pendant ces trois jours de Septembre 2016.
Meilleurs vœux  à tous, amis et bonne année.

Je vous embrasse.

Roger




Les sentiers
tracés à pas d'homme
longent le silence
d'une  vie

Une blancheur éparse
laconique
s'obstine
 jusqu'au ciel

Je laisse aux  mots
 le soin de veiller.

Marie-Josée Christien

Temps morts
Editions Sauvages
Collection Askell



Un  petit  mot  à vos amis  pour dire que LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS reprends ses publications aujourd'hui, l'aidera  à reprendre la route du bon pied. Merci.

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.